Il y a de plus en plus de cas où les modèles actuels cherchent leur légitimité dans des références classiques. Une forme de projeter l'avenir en revendiquant le passé avec lesquelles diverses marques mènent depuis quelque temps de puissantes campagnes publicitaires. En ce sens, les exemples les plus galvaudés pourraient être ceux de BMW avec la Mini et FIAT avec la 600. Cependant, dernièrement, des marques françaises comme Peugeot ou Renault ont également rejoint cette tendance. Les deux présentent des prototypes électriques avec des clins d'œil clairs aux concepts à succès du passé.
Fait exemplaire avec le e-Légende -inspirée de la 504 Coupé- ou de la nouvelle R5 -datée du prochain 2024-. Deux boîtiers avec beaucoup de bruit médiatique grâce à son design révolutionnaire et à sa campagne publicitaire soignée. Quelque chose de beaucoup plus modeste au lancement de la Renault arkana. Un SUV polyvalent du segment C produit en Russie. Qui connaît une certaine percée sur le marché grâce à son mélange d'habitabilité et de polyvalence, se présentant comme une voiture conçue pour les jeunes familles aux besoins quotidiens mais aussi de loisirs.
Ce concept gagne du marché depuis quelques années, mais en réalité il n'est pas aussi jeune qu'on pourrait le penser. En effet, une partie de la stratégie publicitaire d'Arkana s'est basée sur joignez-le à ce qui fut l'un des premiers véhicules véritablement polyvalents sur le marché européen : la Renault R16. Un membre de la famille de 1965 avec lequel la marque au diamant a lancé ce que beaucoup considèrent comme un antécédent des SUV grâce à ses suspensions à longue course, son chargement facile et son espace intérieur modulaire.
Un mélange de berline et de fourgon qui comme Arkana, il avait de jeunes familles comme récipiendaire principal. Bien entendu, les deux modèles partagent également une autre qualité : leur esthétique critiquée.
RENAULT R16. UNE NOUVELLE VOITURE POUR UNE NOUVELLE GÉNÉRATION
Quels que soient les goûts et les affiliations, la vérité est qu'une voiture doit avant tout être fidèle au but pour lequel elle a été créée. En l'état, il existe des modèles de course, des berlines élégantes et des véhicules où la praticité est la clé. L'un d'eux est la Renault R16. Un familier conçu de l'intérieur vers l'extérieur en privilégiant l'espace intérieur et l'accessibilité. Contenant une cabine spacieuse et lumineuse où les sièges modulables ont jusqu'à sept configurations possibles. Caractéristique par laquelle la R16 passe en quelques minutes d'un break à cinq passagers à une fourgonnette avec un accès facile depuis son immense porte comme cinquième porte.
Un type de corps auquel nous sommes habitués aujourd'hui. Mais quoi en 1965, elle brise tous les moules en balayant le concept trois volumes dans le segment des berlines. Bien sûr, cela n'a pas été fait pour un simple caprice esthétique. Loin de là, on se rend compte chez Renault qu'au milieu des années XNUMX, les enfants du boom démographique d'après-guerre deviennent déjà parents. De plus, profités de l'expansion économique, ils ne vivent plus avec les difficultés de leurs parents.
Ils ont eu accès à une formation technique, à des emplois mieux rémunérés et à des capacités de consommation. Ainsi, ils avaient non seulement besoin de voitures pour le quotidien, mais ils se préparaient également à des déplacements récréatifs. En outre, vivant dans les nouvelles banlieues de la périphérie ils ne faisaient plus de petits achats quotidiens à pied. Mais de gros paniers hebdomadaires acquis dans les nouveaux centres commerciaux équipés de parking. Bref, c'était une toute nouvelle génération qui avait besoin d'une voiture pratique et polyvalente. Conçu pour les besoins d'une famille jeune et moderne. Juste l'écart que la Renault R1965 est venu occuper de 1979 à 16.
PIONNIER DE LA POLYVALENCE
Comprendre le contexte de la Renault R16 il est impossible de ne pas être bienveillant avec ses formes. Et c'est que son esthétique n'est pas vertueuse à cause de ses proportions mais à cause de la praticité qu'elle permet. Un montage qui a d'ailleurs mis les ingénieurs de l'usine de Sandouville - sortis pour ce modèle - éperdument éperdus par la complexité de la soudure d'un si haut plafond. En ce qui concerne la façon de supporter le poids variable de diverses charges, les suspensions ont été adaptées à un schéma doux et longue course. Ce qui assurait un confort dans les marches en douceur mais aussi une grande garde au sol. Une qualité qui a permis à la Renault R16 à la fois de rouler sur les routes -si elle était légère- et de remplir à ras bord -le fond tombant jusqu'au sol-.
Concernant la concurrence, on peut dire qu'aucune des berlines de l'époque n'avait la même polyvalence que la Renault R16. Si l'on ajoute à cela que ses moteurs 1470cc et 58CV -dans sa version la plus basique- donnaient assez de verve à ses 980 kilos, nous avons un ensemble de bonne moyenne qui ne pouvait être attribué qu'à des freins faibles. Pour les clients plus exigeants en terme de moteur, 1973 voit l'apparition de la version TX. Le haut de gamme. Avec une cylindrée augmentée à 1647cc pour atteindre 93CV. L'une des huit variantes produites, totalisant 2.193.000 XNUMX XNUMX unités assemblées entre les deux usines de France, d'Australie et de Yougoslavie.
Un succès qui lui a valu en 1966 le titre de Voiture de l'année en Europe. La reconnaissance de la bonne moyenne entre les différentes qualités que représente la Renault R16. S'adapter à un nouveau marché issu de l'époque où il s'est développé. Sans doute la principale vertu de cette voiture, que les vendeurs Renault ne tenaient pourtant pas en haute estime car ils la considéraient "Plus laid que intelligent". Cependant, comme nous l'avons dit précédemment, il existe des voitures dont la beauté ou le charme réside dans l'utilité de leur proposition au quotidien.
Photographies : Renault Classique