Michel Vaillant-Jean Graton
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Michel Vaillant au centenaire de la naissance de Jean Graton (1ère partie)

Le 10 août marquera le centenaire de la naissance de Jean Graton, dessinateur et éditeur français formé professionnellement en Belgique et créateur de Michel Vaillant.

Jean Graton, créateur de BD Michel Vaillant, est décédé le 21 janvier 2021 et la nouvelle de sa disparition a laissé une profonde tristesse dans le cœur des fans de son travail. A l'occasion du centenaire de sa naissance, nous avons jugé opportun de le rappeler dans le texte suivant, l'oeuvre de David Rodriguez Sanchez.

Né le 1923 août XNUMX à Nantes, Jean Graton est tombé amoureux du bruit, de l'effervescence et des odeurs de la moto grâce aux courses régionales organisées par le Club Motocycliste Nantais dont son père, électricien de profession, était commissaire. Fils unique, à l'âge de huit ans, il voit son premier dessin publié, qui semblait prédire un avenir avec un crayon à la main. Il perd sa mère, couturière, à onze ans.

Avec son père, en juin 1937, savouré ses premières 24 Heures du Mans. Il n'avait donc que 14 ans et s'amusait et meurtri en jouant au roller hockey avec ses amis. Combattant aussi avec les proxénètes dans la rue, rêvant de devenir rugbyman un jour dans un futur proche pour mieux se défendre.

El odeur d'huile de ricin dans les moteurs de moto à deux temps, qu'il maniait bien sûr avec aisance, imprégnait déjà son être depuis une dizaine d'années auparavant, planant toujours à loisir parmi les motos et les mécaniciens du paddocks des compétitions.

JEAN GRATON DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Peu de temps après, la Seconde Guerre mondiale éclate. Le père de Jean Graton est capturé par les Allemands, le laissant seul. A 16 ans, Il entre comme ouvrier dans les "Ateliers et Chantiers de Bretagne" à Nantes, travaillant dans des conditions épouvantables dans les cales des navires allemands. Au moins, il a suivi une formation professionnelle d'ajusteur et est resté proche du monde de la mécanique.

En septembre 1943, les bombardements alliés frappent la région et ses industries, ainsi que, bien sûr, le chantier naval. Graton sort miraculeusement de la pirogue se retrouver entouré de désolation. Les travailleurs se dispersent et l'activité industrielle cesse. A la fin de la guerre, il est appelé à accomplir son service militaire.

Jean Graton
JEAN GRATON. Le sensationnel dessinateur français qui a eu l'heureuse idée de créer un héros de bande dessinée pilote de course avant tout le monde, ici dans son atelier au milieu des années 1980.

Son capitaine constate sa capacité de dessinateur, jusque-là inaperçue, et lui confie la décoration de la salle à manger de la caserne ainsi que l'illustration de documents. Il ne retournera jamais dans aucune usine et, avant de trouver un logement définitif, il travaillera comme dessinateur industriel et pyrographe.

A BRUXELLES

En 1947, il prend la route de Bruxelles, la capitale belge, où habite sa tante Alice. Bruxelles était le paradis et le berceau de tant de joyaux d'aujourd'hui considéré comme le « Neuvième Art », un pilier du secteur déjà à cette époque grâce aux Éditions Dupuis et aux Éditions du Lombard (Le Lombard).

On retrouve aussi le travail de des dessinateurs du calibre de Georges Prosper Remi « Hergé » (Tintin), Rob-Vel et André Franquin (Spirou, Lagaffe Thomas, le Marsupilami, grand fan d'automobile, co-vedette de plusieurs de ses dessins animés) et le naissant Maurice de Bévère "Morris" (Lucky Luke), Albert Weinberg(Dan tonnelier), Jacques Martin (français, Alix, Lefranc), Gilbert Gascard « Tibet » (français, Ric Hochet) ou Edgar Pierre Jacobs (l'un de nos préférés blake et mortimer).

Les premières années de Jean Graton à Bruxelles ils ont travaillé comme illustrateur publiciste dans le journal La revue sportive (de 1949 à 1951) ainsi qu'assistant de création de dessins animés. Ses pas se sont orientés vers le monde voisin de la bande dessinée et sa main artistique vers la "ligne claire" typique des dessinateurs de la région. Cette technique a fait la famille Hergé, Jacques Martin, Bob de Moor (Brancards) et bien d'autres à la suite.

CHEMIN COMIQUE

Graton a commencé dans la "bande dessinée" ou BD ou BD ou dessin animé ou BD, comme vous préférez, dans le Agence Bruxelles World Press. Le hasard l'y conduisit le vendredi 13 1951. Graton n'imaginait pas que le World Press abritait le bureau de dessin de l'hebdomadaire Spirou (Le Journal de Spirou), très puissant sur le marché francophone, et employeur d'auteurs aussi prestigieux que Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon (les créateurs de Buck Danny).

Jean-Michel Charlier, l'un des plus importants scénaristes et dessinateurs de bandes dessinées franco-belges de l'époque, est le premier à remarquer le talent de Graton, engagé sur sa recommandation. Au cours de ces premières années de spirou, Graton a incarné sa créativité, principalement, dans la série didactique de Histoires de l'oncle Paul (pépinière effervescente de nouveaux dessinateurs). Il a été illustré à huit mains par Victor Hubinon, Dino Attanasio, Eddy Paape et bien sûr Graton lui-même. En effet, il est venu collecter et republier ses propres contributions à la saga à partir de 2004.

Exemples Michel Vaillant
DÉBUT. De gauche à droite : la première couverture de Graton pour le Journal Tintin du 25 juin 1953, le premier volet du "Gran Dèfi" de Vaillant le 14 août 1958, et la première couverture consacrée à "Miguel Valiente" en Espagne, dans 3 Amis de 5 mars 1960 et signé non par Graton, mais par notre oncle Alberto, Alberto Muñiz Sánchez "Almusán", fondateur à Leganés, en 1970 de la Ciudadescuela Muchachos.

avec son pas vers Journal de Tintin, causée par une baisse des ventes du histoires, fera enfin ses débuts le personnage de Michel Vaillant. Celui-ci prend le témoin en termes de thèmes automobiles, de héros au volant et de voitures de course enragées du strip pionnier "La Rapière Rouge", ou la Rapière Rouge. C'est l'œuvre de l'illustrateur, caricaturiste et peintre gallois Roland Davies, aux commandes duquel, à la toute Carnet Tintin, les pilotes John Best et Sexton Blake ont marqué la voie à suivre pour Graton et d'autres dès 1951.

TINTIN

Fondée en 1944 après les vicissitudes de la Seconde Guerre mondiale par Raymond Leblanc, la Éditions Le Lombard (situé jusqu'en 1958 au numéro 55 de la rue du même nom à Bruxelles), est le mère de la bande dessinée européenne moderne. Leblanc, entrepreneur visionnaire, contacte Hergé pour l'exécution de la direction artistique de la maison d'édition.

Hergé était en cale sèche pour avoir travaillé pour Le Soir, journal collaborationniste de l'administration nazie en Belgique occupée, il accepte donc volontiers le poste de directeur artistique de la nouvelle maison d'édition. En 1946, est lancé sur le marché Journal de Tintin, fait ses débuts avec un succès retentissant. Le nom de Tintin fait parfaitement la une en raison de l'intrépide reporter déjà célèbre depuis sa naissance en 1929.

Tintin, la bande dessinée ou le magazine hebdomadaire, se vantait normes de qualité d'impression au-dessus des bandes dessinées américaines contemporaines. De plus, il comprenait généralement de courts extraits de plusieurs histoires différentes qui ont été complétées au fil des semaines. Le lecteur était intelligemment accroché à l'un ou à l'autre, jusqu'à pouvoir constituer des albums de contes complets (d'une qualité de papier et d'impression exceptionnelle) que l'éditeur, bien que pas toujours (afin d'obliger le personnel à s'abonner chaque semaine), proposait en version papier ou couverture souple à la fin de celles-ci.

Tintin aussi Il a su attirer les fans vers ses personnages avec des interviews connexes et des profils biographiques des dessinateurs, des articles sur des thèmes historiques illustrés par eux, des nouvelles et des contacts avec de nouvelles automobiles ou le monde du sport, des expéditions, etc. sa propre Raymond Leblanc qui embauche aussi Graton pour ses rangs, lui assurant de tels succès sous sa protection qu'ils lui permettent de conduire une Ferrari comme la sienne en peu de temps. Bien sûr, il a un peu exagéré.

ENFIN, LE CONCOURS

Le dessin animé intitulé "Sa Première Ronde", situé dans le premier Grand Prix de Formule 1 Disputée en Belgique, c'est la première bande dessinée écrite et illustrée par Graton sur le thème de la compétition automobile. C'est plein de dynamisme dans le trait, sans nuire au réalisme, et irréprochable dans le traitement de la perspective des voitures, si difficile à réaliser pour la plupart des auteurs de BD. Il plaît à un public par ailleurs habitué à toutes sortes de personnages typiques tels que les cow-boys, les soldats, les espions, les astronautes...

Illustrateurs du Journal Tintin
INSURMONTABLE. L'équipe de dessinateurs du Journal Tintin en 1966 sur le toit de l'immeuble Le Lombard de l'avenue Paul-Henri Spaak à Bruxelles. Raymond Leblanc, avec Milou dans ses bras, entouré des Hergè, Gery, Tibet, Duchateau, De Moor, Jacobs, Martin, Weinber et Graton, marqués d'un point rouge, entre autres. A droite, Graton dans le magasin Le Lombard de ladite propriété.

Graton a également signé la couverture de la BD, qui parut dans les kiosques bruxellois la quatrième semaine de juin 1953. L'intérêt croissant pour le sport automobile au cours de ces années, parallèlement à la reprise économique et sociale d'après-guerre en Europe, incita Graton à mûrir lentement l'idée d'une nouvelle bande dédiée à un pilote irréprochable et ses péripéties. De plus, ce sera tout à fait typique du monde francophone, avec lequel combler le vide du rapier britannique Rojo de Davies en Tintin.

Curieusement, ce sont les voisins qui habitaient devant lui, dont le chef de famille, architecte, pratiquait le trial avec ses fils (dont le plus jeune s'appelait Michel), qui lui ont donné les premières graines d'inspiration. Le brave Michel de sa pensée devient comme ça Michel Vaillant et, tout comme son voisin, son personnage sera lui aussi enveloppé de fiction par son frère et ses parents.

MICHEL VAILLANT EST NÉ

André Fernez, rédacteur en chef de Tintin, était sceptique quant à l'idée. Que peut faire un pilote d'autre que faire le tour de la piste ? Jean Graton a insisté pour qu'on le laisse faire, que les idées et l'imagination n'avaient jamais manqué et qu'il saura se tirer d'affaire avec succès, sans craindre le défi de la feuille blanche.

Ainsi, une série de cinq courtes bandes dessinées publiées dans la seconde moitié de 1957 présente enfin les premières aventures de Michel Vaillant. Il est le benjamin d'Elisabeth et d'Henri Vaillant, industriel entreprenant et pilote en son temps qui, passionné de course automobile incurable, est bien décidé à imposer sa signature au sport automobile de haut niveau en la fatidique année 1939. Michel, un amoureux de tous les sports et désireux d'y réussir, il sait que dans la discipline familiale rien ne lui sera donné. Cuisinier avant d'être frère, il est adolescent camionneur aux côtés de son oncle Benjamin avant que son adrénaline effervescente ne se fraye un chemin à travers les courbes des circuits de la moitié du monde.

« Le Gran Défi », son premier long métrage et donc considéré comme le début de la série, il est sorti dans le numéro 26 de 1958 (toujours de Tintin). C'est bien sûr l'inexcusable introduction au personnage et à son univers naissant, dont toutes les clés sont ici enracinées. En commençant par Vaillante automobiles. Notez le décontracté? similitude du nom avec Veillantif, fidèle destrier de l'indomptable paladin français, neveu bien-aimé de Charlemagne, Roldán des romans, châtié à Roncevaux en Navarre.

Francine et Jean Graton.
VAILLANTES A GOGO. Juste une petite sélection sous une vignette de la manufacture Vaillant du tome 10 et un portrait des créateurs Francine et Jean Graton.

Il y a aussi ses concepteurs, mécaniciens, managers et membres de la famille Vaillant, pilotes et circuits (pas moins qu'Indianapolis et Le Mans, pour commencer). Et, bien sûr, le personnage le plus important après le protagoniste absolu : son adversaire et après ami intime steve warson (Olivier ?).

STEVE VARSON

Jean Graton verse en Steve Warson tous les traits de personnalité et de comportement que l'irréprochable rectitude d'un Vaillant ne permet pas au personnage principal. Ainsi, non seulement les deux se complètent parfaitement en tant que compagnons au volant, amis et confidents dans mille aventures, mais forgent aussi leurs disparités et leurs différences. Par exemple, l'un est brun, l'autre blond ; l'un européen, l'autre américain - avec les implications qu'on peut imaginer - ; l'un austère, chevaleresque, -futur-mari fidèle et abstinent, l'autre un cow-boy vivant et fumeur.

El duo capable de s'attirer la sympathie des lecteurs de tel ou tel tempérament. Francine, l'épouse de Graton, passionnée comme son mari par le design automobile, collabore avec lui à la machine à écrire et au coloriage des dessins animés, et continuera à le faire pendant de nombreuses années. Il fournit de précieuses suggestions, des points de vue originaux et esquisse même des scénarios qui mèneront à plusieurs albums de la série.

Vaillant, personnage frais et sans précédent de notoriété dans la production comique, parallèlement à l'expansion de Tintin. Il est rapidement connu et apprécié des lecteurs au niveau européen et sa popularité, grâce au format longue histoire ou album, augmente encore plus, conquérant avant tout, évidemment, le public partageant les mêmes idées qui aime le sport automobile.

SUCCÈS INTERNATIONAL

Ses albums, protégés qui mieux que par le nom lumineux de Tintin, Ils commencent à être traduits et publiés dans toute l'Europe avec l'aide de plusieurs des éditeurs les plus importants du secteur. Le Lombard publie la série jusqu'en 1976 ; Dargaud, par Georges Dargaud (éditeur français de Journal de Tintin et ami de Raymond Leblanc), il l'a fait de 1976 à 1979; Fleurus en 1979 et 1980 ; Novedi en 1981 et 1982 et enfin Graton Éditeur lui-même depuis 1983, récemment créé, à nos jours.

En Italie, foyer des plus fervents "devoti delle macchine", Mondadori lance avec succès « La Grande Sfida » en décembre 1963, membre de son nouveau chef Classiques Audacity. Plus tard, ce sera l'hebdomadaire des enfants Corriere dei piccoli Celui qui publie d'autres albums des premières décennies de Vaillant par tranches.

Michel Vaillant et Steve Warson
VIBRANT. Illustration de couverture classique de Michel Vaillant du tome 13, avec Michel Vaillant et Steve Warson à pleine vitesse.

Dans notre pays, on retrouve la première trace de Vaillant, toujours dans des récits brefs ou partiels, dans la bande dessinée catholique 3 amis. Il fut le premier à faire écho au personnage de Tintin en Espagne, avec le nom adapté de Miguel Valiente. Cela a commencé avec la publication de "Le Grand Défi" dans son numéro 38 du 23 janvier 1960, en livrant deux pages (coloriées en Espagne) chaque semaine.

Plus tard, Le prolifique et vivace publie ses aventures bon dimanche, de l'éditorial mexicain Novaro. Cela conduit à son tour à la Gazette Junior Tintin, version espagnole de Journal de Tintin (Les Exploits de Michel Vaillant, 1968), Pulgarcito (1974), ddt (1975), Din Dan, Super Mortadelo, Bologne géant, Mortadelo spécial… Pas en vain, les kiosques exclusivement dédiés à la BD ont foisonné ! Enfance heureuse, patrie de l'être humain.

ŒUVRES INCOMPLÈTES

Bien qu'il n'y ait pas eu de pénurie de matériel sur le sujet publié en Espagne, comme nous l'avons vu, nous devons regretter que de nombreux albums n'ont pas encore eu leur version correspondante dans l'une de nos langues officielles. Par conséquent, nous remercions chaleureusement Timun Mas d'avoir essayé de compléter une série dûment présentée.

Et puisque nous parlons de Vaillant sur notre marché, nous tenons à revenir sur l'apparition dans notre pays, en 1972, du prodigieux strip, plus tard album, du nom de « Le Rallye des 5 Continents », par Trinca, avec l'écriture de sens et l'art du caricaturiste madrilène José Bielsa. Il s'est inspiré avec succès et savoir faire d'aventures similaires à celles de Vaillant en dehors des circuits. Quel temps!

LE NEUVIÈME ART

En clair contrepoint aux as au volant des journaux et des actualités d'une époque où l'automobile, en général, jouissait aujourd'hui d'un magnétisme irrémédiable et d'une pénétration sociale, Michel Vaillant, avec sa touche chauvine pas trop exagérée, s'incarnait le champion que les fans pouvaient suivre de près, même toucher, sans déranger.

Cela leur a aussi permis découvrez d'innombrables lieux mythiques et dépaysants. Dans chaque bande dessinée, les lecteurs l'ont accompagné dans toutes ses aventures et carrières passionnantes dans toutes les disciplines à travers le monde (et presque aussi la Lune, voir le tome 24, « Cauchemar ») et découvrant, parallèlement à tout cela, une grande partie de sa vie privée vie, toujours droite et exemplaire. Bien sûr, très actif et dominé par un fort sens de la famille, point en dessous de celui de Dom Toreto, oui...

Michel Vaillant Le Mans
JE LE SOUTIENS TOUJOURS. Sélection de dessins animés des tomes 1, 13, 36 et 55. Le Mans est le décor le plus fréquenté par la saga, une sorte de "foyer spirituel" pour Vaillant.

Le lecteur pourrait également se réjouir des innombrables journées d'essais des pilotes, autant que en direct de l'arrière-boutique visites de l'usine Vaillante. Il s'agissait d'une entreprise familiale dédiée à l'origine, comme nous l'avons dit, au transport de marchandises. Plus tard, il se transformera en une sorte de Matra, CD -marque de Charles Deutsch- ou Alpine mixte (non ébranlée) avec Facel Vega, souvent associée à Ford et avec des ressources et une autonomie illimitées, également dans les camions et les véhicules industriels.

Nous pouvions fouiner dans les tableaux de conception du bureau technique de Jean-Pierre Vaillant, le frère aîné de Michel, où plus de deux cents modèles Vaillantes différents sont nés à ce jour, s'immisçant dans les chaînes de fabrication des modèles de rue... Il ne manquait pas de milliers de trucs, rebondissements sur les pages qui glosaient ses inachevés et l'histoire vraie, des dangers aussi insoupçonnés et indispensables à toute bonne histoire qu'ils sont typiques de la course. Il y avait les dialogues fidèles et soignés de la scène, les sorties brillantes et apocalyptiques, dépassements impossibles, accidents spectaculaires, l'exotisme précieux et copieux d'innombrables horizons différents, les héroïnes extraordinairement belles et parfois fatales...

LES PILOTES ROYAUX, AUSSI EN CHEMIN

Finalement, le lecteur appréciait les mélodrames d'un monde de feux de la rampe, les regrets du passé, la fureur avec l'archirival, Le Leader dans son cas. De plus, il a montré sa complicité et son aisance parmi les autres as de la roue comme Cevert, Ickx, Stewart, Prost (qui a reconnu que Vaillant était l'inspirateur de sa vocation), Tambay, Lafite (amateur des cockpits souvent translucides et sans piliers de ses voitures, donc conçues pour le meilleur détail possible des pilotes et des intérieurs) et bien d'autres pilotes.

On ne sait pas, oui, ce que Graton pensait que Didier Pironi nommez leur ligne de bateaux hors-bord Leader et utilisez même le « L » identique dans leur logo ! Valliant avait également une relation cordiale avec des personnages célèbres de la scène sociale de son temps qui assaisonnaient les coins de la bande dessinée avec un glamour décadent, le vaste catalogue d'interjections légendaires causées par des voitures telles que bande sonore, iiiiiiiiii, vroooom, roooar, voaaaaa, qui donnait le timbre exact à chaque freinage, dérapage, accélération ou claquement...

Film Michel Vaillant
PROJECTION MÉDIATIQUE. Jaquettes DVD de la série de treize épisodes "Les aventures de Michel Vaillant" de 1967 et du long métrage français de 2003.

Tout cela et bien plus, autrement inaccessible au lecteur de la rue, était brillamment contenu dans des vignettes vibrantes suintant de l'arôme du caoutchouc brûlé, dont le sillage a imprégné tout le une longue collection d'albums qui heureusement a atteint notre présent, et continue. C'est la magie de la bande dessinée, ce jardin secret en couleur ou en noir et blanc avec son odeur et son toucher où, hors de portée de nos poches, nous pouvons réaliser tant de désirs différents à travers les personnages d'une intrigue au-delà du quotidien.

LES AUTRES"

Mais remontons un pas en arrière, que nous nous sommes laissé emporter. Devant l'intérêt toujours croissant pour son travail, Graton, bien implanté dans Tintin, jette les bases d'une étude homonyme dans laquelle il utilisera désormais la contribution d'autres dessinateurs collaborateursBien sûr, passionné comme lui de sport automobile, agile et imaginatif lorsqu'il s'agit de créer de nouveaux modèles Vaillante.

Le premier sur lequel il s'appuie est également le Belge Christian Denayer, qui a détaché Graton depuis 1962 ou, si vous préférez, de "Le huitième pilote". Recommandé à Graton par le rédacteur en chef de Tintin, Denayer n'avait que dix-sept ans et fantasmait déjà sur sa propre marque de voitures, la briller, dont plusieurs dessins initiaux Graton l'a invité à s'adapter au style général des Vaillants, avant leur inclusion immédiate dans la saga.

Faisant confiance à son jeune apprenti, dont il a partagé les compétences avec le Tibet et ses Ric Hochet, Graton commence à se concentrer de plus en plus sur la fabrication de décors et de décors., la mise en scène des intrigues, l'élaboration de scénarios, même fantastiques, toujours crédibles et une documentation préalable scrupuleuse et complète. Il laisse la création des véhicules, des décors et des paysages, l'encrage et la coloration au plus jeune sang. Afin de se documenter au mieux, Graton voyage inlassablement, il se forme au métier de photographe et connaît de première main les lieux dans lesquels se dérouleront les histoires nées de son imaginaire.

De cette façon, il connaît personnellement de nombreux pilotes et personnalités importantes dans le monde, qui festonnent sa production de plus en plus riche et détaillée. Revenons maintenant au Studio Graton naissant où nous laissions Denayer aux crayons tandis que Graton voyageait de plus en plus. L'assistante alors toute jeune a apporté à presque nos jours une création artistique très soignée. D'elle, il faut souligner ici son pilote d'action Alain Chevallier, un pseudo-Michel Vaillant à son goût, chef d'orchestre déraciné, imparfait et vagabond, enfin, de la Fulgura délicieusement hypothétique.

ALAIN CHAVALLIER

Il a fait ses débuts en 1970, Je viens de terminer la collaboration de Denayer avec Graton et à la demande de Tintin pour remplacer Vaillant dans les pages de l'hebdomadaire. Assisté d'André-Paul Duchâteau, collaborateur de Tibet (auteur de Ric Hochet) dans les "scénarios" (ce qui dans le jargon équivaut à dire contexte, intrigue et dialogues), Denayer a donné naissance à dix-sept bandes dessinées plus que dignes, de mieux en mieux sur le personnage.

Bien que sa fin prématurée est survenue en 1986, sla chose la plus proche de Michel Vaillant hors de l'univers Michel Vaillant, à des exceptions très honorables comme les merveilleuses incursions automobiles de jean valhardi, celui du bref Éric Murat y Luc Landier du sensationnel dessinateur espagnol Francisco Hidalgo, publié par l'hebdomadaire français Pilote (par, entre autres, René Goscinny en 1964) et Jeanot Dorien, par le magistral Jean-Pierre Boivent (plus tard illustrateur incontournable du monde automobile), également en Pilote, de 1961 à 1968.

Imitateurs Michel Vaillant
DIGNES IMITATEURS. Julie Wood pilotant l'Elf e (pour « endurance » ou résistance) de 1981 à 1983. A droite, vignettes de l'album Forcing dans la Neige d'Alain Chevallier de 1979.

Le personnage de Chevallier a même eu une brève transcription dans spirou, au volant de la gracieuse Opel GT quand ce n'est pas une Fulgura !, sous le nom de Patrick Léman. De 1975 à 1988, également en Tintin, Denayer et Duchâteau paraphe la bande trépidante Les Casseurs / Al & Brock dans la vague alors latente Starsky et Hutch et aussi caillé avec toutes sortes de véhicules en action (et, surtout, en collision). Bien sûr, déjà avec son centre d'attention normalement hors des pistes.

PLUS "IMMITATEURS"

le déjà mentionné Albert Weinberg, qui avait magnifiquement dessiné toutes sortes d'avions et de vaisseaux spatiaux dans sa bande de vétéran Dan tonnelier, transfère son palmarès aéronautique au sport automobile sans grand succès en 1972. Il crée pour la bande dessinée hollandaise Dynamisme, afin de remplacer dans celle-ci sa bande régulière consacrée à Vaillant, le personnage "'vaillantesco" de knut andersen, qu'il quitte l'année suivante.

Trempé dans la farine, cependant, commandé par Michelin, produit entre 1972 et 1975 plusieurs curieuses strips avec Cuissard (Bibendum) en protagoniste, mettant en lumière la formidable aventure « Le Rallye de l'Enfer », aux éditions Tintin. Victor Braxator (Männken), prestigieux caricaturiste uruguayen développé professionnellement en Argentine commencé en 1975 Les Traversées de Fitito, agréable errances à deux secousses au volant d'une Fiat 600 ("la merveilleuse petite balle") dotée de toutes sortes de gadgets et affrontant avec succès les machines locales et mondiales les plus prestigieuses dans les courses. C'est une bande dessinée qui avait sa propre revue et jouissait d'un grand prestige en Argentine et en Uruguay.

De retour en Europe, l'éditeur belgo-flamand Loempia, titan d'une brève existence, lance le personnage en 1987 Fourgon couvert. Avec un air d'intrigue plus porté sur les romans policiers et soutenu par le personnage féminin de Sue Wong, il tient la vedette dans trois albums magnifiquement dessinés par Suzanne Rosenberg, malheureusement sans continuité depuis 1991.

La liste des homologues de notre protagoniste, des rivaux tenaces non plus sur les circuits, mais dans les kiosques, en donne sûrement plus. Sans doute il y aura eu d'autres exemples notables sous d'autres latitudes, contemporains des temps de plus grande diffusion de Michel Vaillant surtout, mais ce sont ceux que nous connaissons et croyons dignes de mention.

Michel Vaillant
Illustration de la Vaillante Commando GT, version 1970, par Michel Vaillant. Auteur David Rodriguez Sanchez.

REMARQUE: Compte tenu de la longueur de cet article, nous avons décidé de le publier en deux parties. Ici vous avez le deuxième. L'auteur, comme nous l'avons déjà mentionné au début, est David Rodríguez Sánchez, un ancien collaborateur du magazine Classic Cars et auteur de plusieurs livres liés à l'automobile.

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Écrit par L'Escudería

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